I miss you | Lison

Avant, lorsqu’il avait encore l’usage de ses jambes, Chase avait beaucoup moins de difficultés à se faire un entourage, à se faire des amis, discuter, rire… Maintenant, tout a changé. Les seules personnes qui ont eu la « veine » de faire partie de son entourage ne sont plus là. Anne, qui est décédée dans cette université où il se fait enseigner les cours de lettres, de langues, d’arts, une personne qui ne le jugeait pas pour son handicap et qui l’encourageait toujours pour faire de la rééducation. Et Lison, jeune fille qui a fait partie de sa vie à un moment, à l’âge de 16 ans. Ca date de plusieurs années maintenant, mais s’il se permet de penser à elle, c’est parce qu’elle a beaucoup compté dans sa vie. Ensemble, ils ont vécu une histoire très passionnelle, très forte, une histoire qui n’existe pas autrement que dans les films ou dans les livres. Et pourtant…

C’est vendredi soir, il est près de 19 heures, la nuit tombe doucement sur Londres, mais il ne le remarque pas là où il est, dans cet hôpital, plus précisément dans cette pièce blanche qui renferme sa petite sœur, sa Miya. Elle lui manque terriblement… Le jeune homme attrape sa main et dépose un baiser sur celle-ci, la contemplant, tout en la complimentant, espérant qu’elle puisse entendre tout ce qu’il lui dit. Ca fait six ans que Chase lui rend visite de la sorte, ça fait six ans qu’il espère qu’elle ouvrira ses yeux… Le temps passe et ça ne s’est toujours pas fait. Si Miya meurt, il ne s’en remettra jamais.

Les yeux brillants, Chase finit par lui dire qu’il l’adore, des mots puissants, avant de se retirer de la pièce, le cœur lourd. Il passe doucement sa main sur son visage et se remémore l’heure qui vient de passer, l’heure à la contempler sans avoir un seul regard en retour. Chase se ressaisit un peu et sort de l’hôpital. Il est vêtu d’un jean, d’un tee-shirt et d’une longue veste noire, ce qui le rend classe… mais avec son fauteuil roulant, on ne le voit pas entièrement.

Arrivé sur le trottoir, le jeune homme regarde sa montre, puis sort son portable pour appeler un taxi. Celui-ci ne viendra pas avant une dizaine de minutes, mais sera tout de même là. Pensif, le jeune écrivain se perd dans ses souvenirs, jusqu’à relever la tête, le regard vers une silhouette qui lui dit quelque chose. Chase secoue la tête ; ça ne peut pas être vrai.

FLASH BACK

- Il doit partir Lison.
- Non! Il doit bien y avoir une autre solution!
- C'est aller trop loin entre vous. Il a 16 ans, toi 14. De plus, c'est comme ton frère.
- C'est faux.. Ce n'est pas mon frère! Tu n'es même pas ma mère!

Ces mots assassins étaient sortis de ma bouche sans que j'y prenne garde. Les larmes aux yeux, à bout de nerfs, je partis en courant dans ma chambre. Je n'en pouvait plus. Je me laissai tomber sur mon lit, effondrée. Ce n'était pas possible. Ils n'avaient pas le droit de nous séparer.. Il ne m'avait même pas dit au revoir.. Et moi, moi je l'aime.

FIN DU FLASH BACK

Je me réveillai en sursaut et en sueur. Je ne pouvais plus dormir. Pour je ne sais quelle raison, en ce moment, mon passé revenait à la surface. Plus particulièrement, cette partie de mon passé. A l'heure actuelle, je n'avais toujours pas oublier Chase. Ni la façon dont il était parti, d'ailleurs. C'était il y a cinq ans, et pourtant..
Voulant me changer les idées, je pris une bonne douche chaude qui me décontracta, allai m'habiller, et sorti de ma chambre d'étudiante. Je ne fis pas de bruit pour laisser Claire dormir. Depuis la mort de Anne, elle était très affaiblie et avait besoin de sommeil. Je refermai la porte à clef derrière moi, et partie. J'avais besoin de prendre l'air, ça devenait urgent.
N'ayant pas pris de petit déjeuner, je me dirigeai vers Pedro pour prendre un café frappé chocolat - beurre de cacahuète, comme à mon habitude. Une fois mon achat terminé, je me remis à marcher tête baissée. Quand je la relevai, j'eus un choc. Mon café tomba parterre, j'étais tétanisée. C'était impossible. Ça ne pouvait pas être lui. Non, je devais rêver. Ça ne pouvait pas être Chase..

Chase tente de faire abstraction à cette vue qu’il vient d’apercevoir pour se focaliser sur autre chose. Il tourne doucement la tête sur le côté et fronce les sourcils dès qu’il aperçoit quelques regards. C’est ce genre de regards qu’il n’aime pas ! C’est ce genre de regards qu’il ne supporte pas avoir sur lui, parce que ça montre à quel point il est différent des autres. Chase hausse les épaules, ainsi que le ton, sans pouvoir s’en empêcher :

Quoi ?! Tu regardes quoi comme ça, hein ?!

Demande-t-il, l’air énervé, avant de lui faire signe de regarder ailleurs, avec sa main. Lorsque l’homme tourne la tête, Chase en est soulagé. Ca lui fait mal d’être autant observé, les gens devraient le comprendre. Ils le traitent comme si c’était un extraterrestre, ou par pitié, comme s’il ne pouvait pas faire grand-chose.

Le regard baissé, attendant patiemment son taxi, Chase sort finalement un livre de son sac ; la lecture, c’est tellement sacré pour lui ! Tout comme l’écriture d’ailleurs… Mais ça, que très peu de gens le savent. Un bruit résonne jusqu’à ses oreilles, un bruit qui l’oblige alors à relever son regard pour le planter en face de lui, sur une jeune fille, celle qu’il a vu il y a quelques secondes. Chase remarque qu’elle a son regard rivé sur lui, qu’elle ne regarde plus que lui. Il s’en souvient comme si c’était hier… Ca avait été une belle histoire, une histoire forte, rien de fraternel. Son cœur commence à battre de plus en plus fort au fil des souvenirs qui remontent à la surface.

Que dire, que faire ? Ils sont, en plus de ça, loin l’un de l’autre ! A un trottoir qui les sépare. L’étudiant prend finalement son courage à deux mains et traverse la route avec son fauteuil, mal à l’aise.

T’as payé ton café pour rien.

Dit-il, en déglutissant, tentant tout de même une approche. Chase est paumé et ne sait pas comment réagir, ce qu’il doit dire, si elle attend de lui quelque chose en particulier ou non. Les retrouvailles, ça n’a jamais été son truc, tout comme les relations humaines ; il est maladroit pour ça.

Ca fait longtemps… Comment ça va ?

Lui demande le jeune homme, baissant parfois son regard, puis le relevant sur elle. Lison a changé, beaucoup... Elle s'est embellie.

Je ne pouvais plus bouger. Je ne voyais plus que lui, Chase. Le premier homme que j'avais aimé. Celui avec qui ma relation était plus que fraternel, plus que conventionnelle. Je le vis lever la tête de son livre et diriger son regard vers moi. Mes yeux s'ouvrirent encore plus. On aurait put croire que c'était en vérité des balles de ping-pong. Il n'était pas forcément loin de moi, mais pourtant j'avais l'impression que des années lumières nous séparaient. C'était tout simplement incroyable.
Chase posa son livre sur ses genoux et traversa la route. Nous étions tous deux mal à l'aise, ce qui était normal. En cinq ans, il avait beaucoup changé. Il était encore plus.. beau. Oui, c'était bien ça le mot. Je ne pouvais détacher mon regard de lui. Il leva brièvement les yeux et me dit que j'avais payé mon café pour rien. Au son de sa voix, je tressaillis. Incapable de répondre quelque chose de compréhensible, je répondis :

Euh.. Euhm.. Hum..

Je me raclai la gorge et tortillai mes cheveux dans mes doigts, comme à chaque fois que j'étais stressée ou mal à l'aise. J'entendis Chase déglutir. Apparemment, ce qui nous arrivait le rendait tout aussi mal à l'aise que moi. Puis, après un brève silence, il me demanda comment j'allais et constata que ça faisait longtemps. Je voyais qu'il baissait les yeux, les relevait, et les rebaissait encore et encore. La voix tremblante à cause des sanglots que je retenais, je répondis :

Euh.. Et bien.. Ça peut aller.. Et.. Et toi?

Apparemment, la remarque qu'il vient tout juste de faire n'aura aucune réponse. La jeune fille semble mal à l'aise, et bafouille des mots qu'il ne comprend pas, ce qui le fait sourire très légèrement. Dingue. C'est le premier sourire depuis que sa dernière relation s'est terminée, et ça fait donc des mois ! Faut dire aussi que la demoiselle a un certain pouvoir sur lui. Ils se sont connus pendant une période et ça a été tellement fort entre eux qu'elle a toujours eu le don de lui redonner le sourire, comme à l'instant.

Euh... Euhm ?! Hum quoi ?

Demande-t-il, amusé, en la taquinant comme il a toujours eu l'habitude de faire en sa présence. Chase penche la tête sur le côté à sa question, puis hausse les épaules. A dire vrai, il a connu meilleur comme situation ! Il est dans un fauteuil roulant, sa soeur est toujours dans le coma...

J'ai connu meilleur, mais je survis.

Tu deviens quoi... ? Depuis le temps. Ca fait longtemps, tu as sans doute des choses à raconter.

Dit-il, en la fixant des yeux, tout en attrapant sa main qu'il prend dans la sienne, pour l'attirer vers lui et l'attirer près du café.

Je t'offre un café ?

Ca les réchauffera. Il est tout de même 19 heures*, il fait frais et ça remplacera le café qu'elle vient de renverser.

*C'était l'heure dans mon premier post x)

Chase me taquina, comme à son habitude d'ailleurs. C'est l'une des choses qui m'avaient particulièrement fait craquer chez lui. Un vent frais souffla et des frissons me parcoururent l'échine. D'un côté, qu'elle idée avais-je eu de sortir en t-shirt avec juste une petite veste en plein mois de Novembre?! J'étais vraiment bête des fois. Mon interlocuteur me dit qu'il avait connu mieux comme situation, mais qu'il survivait. Puis, il me demanda ce que je devenais. Je répondis, après avoir réfléchi quelques instants :

Et ben.. Euh.. J'étudie à la fac la littérature. Je sais pas si tu te souviens, mais je voulais faire éditeur.. Je t'en avais parlé lorsque.. Enfin, il y a longtemps. Et toi?

Je venais de retrouver l'usage de la parole par je ne sais quel miracle. Il me fixait encore, et toujours. Je faisais de même. Puis il prit ma main et m'attira vers lui. Puis, il commença à avancer et me demanda si je souhaitais qu'il m'offre un café. Je répondis avec un sourire toujours gêné :

Euh.. Et bien.. Si tu le souhaites..

Chase n'est pas étonné. Lison a toujours souhaité faire ça, à l'époque elle lui racontait qu'elle allait même publier son premier livre ; leurs rêves étaient bien similaires, compatibles. Lui souhaitait être écrivain, elle éditeur, c'est l'une des raisons pour lesquelles ils s'entendaient si bien. Une des raisons pour lesquelles Chase s'est bien vite attachée.

Oui, je me souviens bien. Je n'ai pas oublié tu sais... ! Je me demandais si c'était toujours d'actualité, mais on dirait bien que oui.

Je suis content que ça n'ait pas changé, vraiment.

Ajoute-t-il, tout en ouvrant la porte du bar, puis en entrant. Automatiquement, les regards se posent sur lui, sur son fauteuil, mais il n'y fait pas attention. Tout ce qui l'importe, c'est d'être avec cette jeune femme. Chase tourne le visage vers elle, puis s'approche d'une table où il recule la chaise de Lison, puis la sienne histoire d'avoir la place de mettre son fauteuil.

Je suis à la fac de littérature, moi aussi ! Tu sais, mes rêves n'ont toujours pas changé. Ils sont toujours les mêmes, et je compte bien faire en sorte qu'il se réalise, si jamais j'ai le cran de publier mes ouvrages.

Et puis... Il s'est passé tellement de choses depuis que je suis parti. Des bonnes choses et des mauvaises choses... Je ne pense pas que tu souhaites savoir la catastrophe que je suis devenu.

Dit-il, en faisant signe au serveur de venir, en ajoutant, le regard planté dans celui de Lison :

Je suis ravi de te revoir.

Souffle-t-il, d'une voix sincère, alors que le serveur arrive pour prendre la commande.

Tu veux quoi ?

Chase me dit qu'il s'en souvenait très bien et qu'il se demandait si c'était toujours d'actualité. Nous avions l'écriture et la littérature en commun. Je m'en souvenais parfaitement. Puis, nous rentrions dans le café. A son entré, tous les regards se posèrent sur lui. C'était désolant.. Cependant, il n'y fit pas attention. Puis, il s'avança vers une table, tira ma chaise et poussa la sienne pour mettre son fauteuil. Toujours aussi galant.. Une fois que nous nous sommes tous deux installés, il me dit que lui aussi était à la fac de littérature et que ses rêves n'avaient toujours pas changé. Il était déterminé à ce qu'ils se réalisent. Je le regardais, étonnée, avant de déclarer :

Tu es sérieux?! Et bien.. J'imagine que dans tous les cas, on se serait croisé..

Il me dit ensuite qu'il s'était passé énormément de chose depuis qu'il était partit. Le fait de me remémorer cette époque était douloureux. Je n'osais pas lui demander ce qu'il s'était passé, trop gêné et trop.. timide?! Chase fit signe au serveur de venir. Voilà qui me gênait tout autant. Je venais de le retrouver après cinq ans et une très dure séparation et voilà qu'il voulait m'inviter.. Je n'oserais pas le laisser payer. D'ailleurs, c'était à peine si j'osais le regarder maintenant. Il déclara d'un air étrangement sincère qu'il était ravi de me revoir. Je baissai la tête et le déclarai :

Je suis ravie aussi.. Tu sais..

Je n'eus pas le temps de continuer car le serveur arriva. Chase me demanda ce que je voulais. Je rougis un peu avant de déclarer :

Je veux bien un café s'il te plait..

Chase sourit légèrement et acquiesce ; il est vrai que dans cette université, ils se seraient croisés un jour ou un autre. Et tant mieux ! Ca aurait été une bonne surprise. ils se sont toujours bien entendus tous les deux, leur relation a toujours été très fusionnelle... C'est dommage qu'ils ont du se séparer pour... avoir été plus loin. Chase se demande parfois ce qui aurait pu se passer, mais peut-être que c'était nécessaire ? Leur relation bien que fusionnelle devenait franchement malsaine au fil du temps, mais c'était la relation la plus forte qu'il ait pu avoir. Même avec son ex, avec qui il a vécu pendant trois ans, ça n'a jamais été aussi fort !

Bien sûr que je le suis ! Il fallait vraiment que je reparte d'un nouveau pied, que je fasse des choses meilleures.

Tu sais, tu n'as pas raté grand chose... ! Je suis devenu vraiment... quelqu'un de pas très bien avec le temps.

Lui confie le jeune homme, se voulant sincère. Il s'est drogué, il est retombé plusieurs fois dans cette "chose", jusqu'à ses 18 ans. Et puis, aujourd'hui, bien qu'il se soit sorti de là, il y a toujours l'alcool qui prend possession de lui. Sans vraiment s'en rendre compte, il tombe dans cet engrenage.

Lorsqu'elle baisse la tête, Chase hésite et puis, finalement il place son index sous son menton, l'obligeant de cette manière a relever son visage.

Je te fais si peur que ça... ?

Tu n'as pas à être gêné de quoi que ce soit.

Dit-il, remarquant alors ses joues rougies. L'homme sourit, plus largement cette fois-ci, puis observe son visage, ne pouvant se retenir de faire une remarque, très taquine :

Je savais bien que je te faisais encore de l'effet, même après cinq ans. Je suis un Dieu, c'est pas possible x)

Dit-il, en éclatant de rire par la suite, commandant le café et sa boisson alcoolisée, une vodka, au serveur. Celui-ci se retire tout de suite après.

D'après lui, je n'avais rien raté. Il était, selon ses propos, devenu quelqu'un de pas très fréquentable. En gros, l'inverse du Chase que j'avais connu il y a cinq ans. J'avais du mal à y croire.
Un court silence s'installa entre nous. Cependant, Chase le coupa en plaçant son index sous mon menton et en relevant ma tête. Il me demanda s'il me faisait si peur que ça. J'avais envie de lui dire que non, que ça n'était pas ça. Qu'en vérité, ce qui me gênais, c'était la situation dans laquelle nous étions. Après cinq ans de séparation, je ne pouvais pas parler énormément. Aucuns mots rationnel ne me venait à l'esprit. Déjà qu'au naturel, je n'étais pas bavarde, là c'était encore pire. J'aurais voulu faire une chose. Bête, c'est sûre, mais à laquelle j'avais beaucoup de mal à résister. Je n'en fis rien. Au lieu de ça, je répondis :

Non, non.. Tu n'me fais pas peur, loin de là..

Il rajouta que je n'avais pas à être gênée de quoi que ce soit. Si, j'avais de quoi justement. Je n'osais rien dire après un long moment de séparation. Un moment très dur. Alors justement, je pensais vraiment que j'avais de quoi être gênée. Je ne l'avais jamais oublié. Ni lui, ni les sentiments que j'éprouvais à son égard.
Il avait du remarquer que j'avais rougis, car il déclara d'un air taquin qu'il me faisait toujours autant d'effets, même au bout de cinq ans. S'il savait.. Suite à sa remarque, il éclata de rire et passa la commande. Une fois le serveur partit, je répondis simplement :

Tu m'as tellement manqué.. J'arrive pas à croire que tu es là, devant moi!

C'était tellement vrai.. Notre séparation avait eu le même effet qu'un abandon pour moi. J'avais mis énormément de temps à m'en remettre, peut-être même trop.

Chase essaie de faire en sorte de ne pas trop laisser de blanc s'installer entre eux. Le silence, il aime ça, ça lui fait souvent beaucoup de bien, mais dans cette situation, il ne peut le supporter, c'est infernal. Il se demande ce qu'elle pense, si elle est réellement ravie de le voir ou non... et pour éviter de se poser toutes ces questions, l'artiste préfère sans aucun doute converser avec Lison. C'est tellement plus agréable ! Et ça lui permet, de cette façon, d'apprendre à la connaître à nouveau, bien qu'elle n'ait pas dit grand-chose depuis le début, trop gênée pour ça ? Il faut dire que cette rencontre est si inattendue !

Pourtant... Enfin, tu as l'air si mal à l'aise.

Dit-il, en croisant son regard, esquissant un très faible sourire. Peut-être qu'elle lui en veut d'être parti comme ça, sans dire un seul au revoir ? En même temps, il n'en avait pas eu la possibilité. Les parents de Lison souhaitaient vraiment qu'il parte au plus vite, afin de laisser leur fille tranquille. Ca avait vraiment été loin entre eux.

Tu sais... J'ai pensé plusieurs fois à t'écrire, ou à t'appeler, mais j'ai abandonné l'idée lorsque j'ai eu ta mère au téléphone. J'ai tout de suite raccroché, elle m'aurait sans doute jeté.

Explique-t-il, nostalgique, le regard baissé. Le serveur arrive et dépose la tasse et le verre sur la table. Chase lui fait un signe de la tête pour le remercier et place ses mains autour du verre, le regardant, pensif. C'est alors que Lison le surprend à lui dire qu'il lui a manqué. Automatiquement, il relève son regard et le plante dans le sien. Il est brillant, il ne s'attendait pas du tout à ça.

Toi aussi tu m'as manqué ! Tellement ! Je n'ai pas cessé de penser à toi, sans arrêt ! Je me demandais ce que tu faisais, si tu allais bien, si tu te remettais de la séparation. Je me suis tellement inquiété !

S'exclame-t-il, le coeur battant, fort, terriblement fort. S'il avait eu l'usage de ses jambes, Chase se serait levé sans hésitation et il l'aurait prise dans ses bras, mais ne l'ayant pas, il attrape tout de même la main de la jeune fille pour la faire lever et l'attire vers lui, puis carrément sur ses genoux. Son regard croise le sien une nouvelle fois, alors que son index fait le tour de son visage, son pouce se pose délicatement sur ses lèvres, les effleurant.

J'ai besoin de savoir, tout savoir. Qu'est-ce que tu as fait ensuite ? Comment ça s'est passé ?

Raconte-moi ! Je veux avoir l'impression d'avoir été là.

Son coeur bât si fort... ! Chase a l'impression de se sentir un peu plus vivre. Il a l'impression de retrouver ce qu'il avait perdu il y a des années. C'est, encore une fois, si fort... !

Chase remarqua que j'étais mal à l'aise et me fis la remarque. Bien sûr, que je l'étais! C'est sûr, je lui en voulait d'être parti comme un voleur, mais je me doutais bien qu'il n'avait pas eu le choix. Il déclara ensuite qu'il avait pensé à m'écrire, me téléphoner.. Mais qu'il avait eu peur de la réaction de ma « mère ». Pourquoi n'a-t-il pas essayer quand même?! Ça m'aurait fait tellement du bien de savoir qu'il pensait à moi également au lieu de croire qu'il m'avait oublié!
Le serveur vint nous amener nos boissons respectives. Chase le remercia d'un signe de main, et moi d'un sourire timide. Je lui dis alors qu'il m'avait énormément manqué. Chase me dit, après avoir plongé ses yeux dans les miens d'une manière si intense qu'elle me déconcentrait, que ça avait était réciproque, qu'il n'avait pas cessé de penser à moi, se demandant ce que je faisais, comment j'allais et si je m'en remettais. Sans que je ne puisse la retenir, une larme coula sur ma joue. Je me dépêchai de l'essuyer avec le revers de ma manche. Je me trouvais idiote de pleurer pour ça.
Chase prit ma main et m'attira vers lui avant de me poser sur ses genoux. J'étais de plus en plus gênée. Il caressa mon visage avec son index et son pouce se posa sur mes lèvres. Un nouveau frisson me parcourut le dos. Il déclara qu'il avait besoin de tout savoir. Il voulait avoir l'impression de ne pas être partit. J'avalai péniblement ma salive avant de répondre :

Et bien.. Ce n'est pas très glorieux.. Suite à ton départ prématuré, j'ai beaucoup souffert. J'avais l'impression que l'on m'avait vidé de mes entrailles, de n'être plus qu'une poupée de chiffon. J'ai supplié ma « mère » pour que tu revienne, elle n'a rien voulu entendre. Effondrée, je suis partie avec James. Tu te souviens de lui? Mon petit frère.. On s'est prit un petit studio dans Oxford, essayant d'éviter à tous prix les endroits où nous étions susceptible de recroiser Mme Greene. Pour que l'on puisse vivre, je faisait des petits boulots par-ci par-là après les cours. J'ignore par quel miracle, on a réussi à intégrer Warwick Road Campus. James en étude de la musique, et moi en littérature.

Voilà, il savait. J'avais passé les pires détails comme ma dispute avec ma famille adoptive avant notre fugue. Maintenant, c'était à mon tour de savoir, je voulais connaître son passé. Je lui demandai alors :

Et toi, qu'est-ce qui s'est passé?

Chase vient de remarquer ses yeux humides, et, immédiatement, il passe ses doigts sous ses yeux pour effacer les larmes qui ne coulent pas ; elle les retient sans doute. Ca le touche et ça le rend malheureux de la voir comme ça. Il n'a jamais voulu autre chose que son bien ! S'il aurait pu changer quelque chose dans ce qui s'est passé entre eux, ça aurait été sans aucune hésitation leur séparation. Lison se serait mieux sentie par la suite, elle aurait évité de s'enfoncer et de perdre son joli sourire.

Alors qu'elle raconte son histoire, Chase passe sa main sur son visage, effleure ses joues qui sont rougies, l'une d'entre elles est humide, par la larme qu'elle a essuyé, puis il effleure son menton, fait le tour de ses lèvres lorsqu'elle parle et laisse glisser ses mains sur ses épaules, la massant délicatement.

Je m'excuse. J'aurais pas du partir, mais j'avais vraiment pas le choix. Je pouvais rien faire. Si j'avais eu la possibilité de t'approcher, je l'aurais fait, crois-moi !

Je suis là maintenant, de toute façon. C'est terminé le temps où l'on n'était séparé. On est tous les deux majeurs après tout... !

Lui dit-il, en acquiesçant à sa question. Il se souvient de James, bien évidemment. Ils se sont bien entendus tous les deux, aussi. Chase était bien dans cette famille, il pouvait aller un peu de l'avant, mais ça s'est très vite terminé et il a sombré ensuite.

Tu fais quoi maintenant ? Tu travailles encore, à part l'université ?

Questionne le jeune homme, en baissant les yeux ; son passé est loin d'être glorieux de son côté aussi... ! Il en a honte. Chase se mord l'inférieur de sa lèvre, puis se lance finalement.

Moi, et bien... Je suis pas devenu quelqu'un de bien. Disons que... J'ai pas fais des choses très correctes. Je me droguais, beaucoup. Je fréquentais des gens pas très bien. Pendant deux ans et... Et finalement on m'a aidé à me sortir de là. Une femme.

Cette histoire, il s'en souviendra ! Cette femme l'a beaucoup aidé, elle a eu une place importante dans sa vie. Grâce à elle, il a réussi à cesser la drogue, cesser de trop s'enfoncer, bien qu'il est vrai que maintenant, il s'enfonce dans l'alcool, sans le constater. L'homme prend d'ailleurs son verre dans sa main pour en boire une gorgée et le repose tout de suite après, continuant dans sa lancée :

Je touche plus à ça, hein. C'est terminé ! Tu me crois ? Tu me crois que c'est terminé ?

Demande Chase, reposant son regard sur elle. Il pose ses mains sur son visage, puis colle son front contre le sien et souffle quelques mots :

Je te promets que c'est terminé.

Durant mon récit, je pus sentir les mains de Chase parcourir de nouveau mon visage ; je baissai la tête. Quand j'eus fini de tout raconter, il s'excusa et m'expliqua qu'il n'avait pas eu le choix de partir ou de rester. C'était de plus en plus dur de ne pas craquer. Bien évidemment, notre séparation était terminée, je le savais, et pourtant je ne réalisais pas. J'avais l'impression que ça n'était qu'un rêve, et que d'une minute à l'autre j'allais me réveiller. Puis, Chase me demanda ce que je faisais désormais. Enfin, si je travaillais encore après l'université.

Non, j'ai trop de boulot.. C'est assez gênant, j'ai peur de pas y arriver.

A vrai dire, je n'avais pratiquement plus un sous. J'essayais tant bien que mal d'aider aux dépenses ménagères, mais ça devenait de plus en plus impossible. Claire refusait que je débourse le moindre sou, j'étais assez gênée vis à vis d'elle. Quant à James, il vivait en colocation avec Owen.
Chase m'expliqua à son tour son passé. La drogue.. Une saleté.. Je ne suis jamais tombée la dedans, et je ne compte pas essayer un jour. Il me dit ensuite que c'était terminé, et me demanda si je le croyais. En vérité, je ne pouvais pas croire qu'il s'était déjà drogué. C'était trop.. Impensable!
Il prit mon visage entre mes mains et colla son front contre le mien. Je pouvais sentir son souffle sur mon visage ; c'était la première fois depuis tant d'année.. A cet instant, il me promit que c'était terminé. Je baissai les yeux et lui dis :

Je te crois, Chase.

Peur de ne pas y arriver ?

Répète Chase, intrigué par ce qu’elle vient de dire. Il ne comprend pas pour quelle raison et souhaite qu’elle le lui explique. Peut-être pourra-t-il se permettre de la rassurer un peu ? De faire en sorte qu’elle puisse avancer sans avoir de crainte ? Même s’il sait que ce sera probablement improbable ; il sait ce que c’est d’avoir peur. Chase a toujours peur, d’une chose en particulier ; la rééducation qu’il refuse d’ailleurs de faire. Le jeune homme passe sa main sur le visage de son ancienne petite sœur, puis laisse glisser ses doigts dans sa chevelure, tout en la regardant dans les yeux.

Pourquoi ?

Demande-t-il, en posant ses mains sur son visage, collant son front contre le sien, espérant qu’elle puisse le croire ; c’est vrai, il a arrêté la drogue. Mais il s’enfonce dans autre chose… ! L’alcool. L’homme fronce légèrement les sourcils, puis penche la tête sur le côté.

Alors pourquoi tu baisses les yeux ?

Je te fais honte… ?

Ose-t-il demander, en déglutissant. Il sait qu’il a fait des erreurs, qu’il a fait des choses qu’il n’aurait pas du faire, mais Chase est faible. Il avait eu besoin d’un remontant, quelque chose pour faire en sorte qu’il tienne le coup, et ça le rendait si heureux, cette chose… !

Apparemment, Chase voulait que je lui explique ce que je voulais dire par « peur de ne pas y arriver ». Honnêtement, en cet instant, je n'avais guère envie de parler de mes problèmes financiers. Je ne répondis donc pas, espérant qu'il comprenne.
Durant les cinq dernières années, je m'étais souvent imaginé comment je réagirais si je me retrouvais devant lui. Aucuns des scenarii que j'avais alors rêvé n'était celui qui se passait. Entre le fait de partir en courant car j'avais peur de le revoir et celui de le prendre dans mes bras et de l'embrasser, je n'y étais pas du tout. Et pourtant, ce n'est pas l'envie qui me manquait de choisir cette seconde option. Mais j'avais peur de sa réaction.
Ses mains continuaient leurs caresses, passant cette fois-ci dans mes cheveux. Nos fronts étaient encore collés, et il me demanda pourquoi je baissai les yeux si je le croyais. J'inspirai longuement et répondis :

Parce que durant cinq ans, je me suis imaginé ce jour et que là je t'ai devant moi et que je ne réalise toujours pas..

Je n'avais toujours pas levé la tête. Cependant, cette fois-ci, il n'eut pas besoin d'utiliser son index pour que je la relève. Seuls ces mots ont suffit. Il pensait me faire honte..

Quoi?! Mais pas du tout! Tu sais très bien que je t'...

Je me stoppai, hésitant à aller plus loin. Je n'avais pas la force de continuer. Qu'aurait-il pensé si je l'avais dit?! Si je lui avais dis que je l'aimais?! Cette fois, je ne pus retenir mes larmes. Ces larmes qui coulaient pour je ne sais quelle raison.

Si elle, elle se l’ai imaginé, Chase lui, de son côté, n’a jamais voulu savoir ce qui pouvait se passer s’il venait qu’à la revoir. En fait, la seule chose à laquelle il pensait, c’était de sortir de ce cercle vicieux qu’était la drogue et il a réussi, après plusieurs années, avec l’aide d’une personne, l’étudiant a réussi à s’en sortir, lever la tête de l’eau et ne pas se noyer encore une fois. Heureusement, parce qu’il aurait très certainement perdu la vie ; à force de boire de l’eau sans cesse, on manque d’oxygène…

Je comprends… Je sais pas vraiment ce qui m’arrive à moi non plus ! Je me vois encore sur le trottoir, avec ce livre… J’aurais jamais pensé te voir, tu sais !

Mais si j’ose te regarder dans les yeux, c’est par peur de te perdre de vue ensuite.

Avoue-t-il, avec beaucoup de sincérité. C’est fort, c’est intense ! Il a l’impression d’être drogué ! C’est exactement le même effet. Chase attrape la main de la jeune femme et enlace ses doigts avec les siens, tendrement, sans la quitter du regard. Le sien est brillant, profond. Et puis lorsque Lison reprend la parole, c’est pour ne pas terminer sa phrase, mais, intérieurement, il se doute de celle-ci ; son cœur bât si vite… !

Nan, je sais pas ! Dis-le moi !

Dis-moi ce que tu veux me dire ! Dis-le moi Lis’ !

S’exclame-t-il, en effleurant sa joue avec ses lèvres, puis avec son nez, jusqu’à déposer un baiser sur son oreille pour y murmurer quelques mots :

Tu as toujours eu le chic de ne pas terminer tes phrases.

Souffle-t-il, alors qu'il sent des larmes couler. Le jeune homme s'éloigne un peu et aperçoit les larmes perler sur ses joues. Immédiatement, Chase enroule ses bras autour de la silhouette de la jeune femme et la serre bien fort dans ses bras. Qu'est-ce qu'il peut l'adorer et ne pas aimer la voir dans cet état... ! A cause de lui.

Pardon >< Pleure pas ma puce ><

Chase me dit que lui non plus ne réalisait pas d'être en face de moi. C'était si.. Improbable.. Irréel.. Il dit ensuite que, s'il osait me regarder dans les yeux, c'est parce qu'il avait peur de me perdre. Il avait toujours su trouver les mots qu'il fallait dans les moments appropriés.
Sans que je ne m'en aperçoive, Chase avait glissé ses doigts dans les miens. Je n'eus pas le courage de terminer ma phrase. Quand je pense que j'étais sur le point de lui dire que je l'aimais.. J'ignore si ça aurait était une bêtise ou alors tout le contraire.. J'aurais aimé le savoir, mais je n'osai pas. Pas maintenant. Si jamais il n'y avait pas eu de réciprocité, j'aurais encore une fois eu l'air d'une idiote.
Chase essaya de me forcer la main pour que je lui dise la fin de ma phrase. Il était sur le point de me faire craquer. Ses caresses, sa voix, ses paroles, son souffle.. Surtout quand il me murmura au creux de l'oreille que j'avais toujours eu le chic de ne pas terminer mes phrases. Cependant, ces mots eurent un autre effet. Comme celui d'une bombe à retardement. Dès l'instant où il les prononça, des larmes coulèrent sur mes joues. Il me prit dans ses bras et me dit de ne pas pleurer. Cependant, c'était dur.. Je passai mes bras autour de ses épaules et me serrai contre lui avant de lui dire dans le creux de son oreille :

Je suis désolée Chase.. Je.. Je t'.. Je t'aime..

[HJ : Le « je t'aime » en plus petit c'est le murmure hein xD]

Lorsqu'elle se serre dans ses bras, Chase a l'impression d'avoir mal fait les choses. C'est dingue... ! Il pensait pourtant bien faire, mais il se montre parfois très maladroit. L'étudiant est bien évidemment loin de penser que ce n'est pas forcément sa maladresse qui la met dans tous ces états. Ses bras se referment de plus en plus fort autour d'elle, tout en essayant de chercher les bons mots pour la réconforter, mais il n'y arrive pas. C'est difficile. Et puis, c'est là qu'elle prononce quelques mots, des excuses et... les trois mots. Des mots si forts ! Des mots qu'il n'a jamais réussi à dire... ! Son coeur bât terriblement fort, Chase croise son regard, la bouche entrouverte, puis pose ses mains sur son visage, effaçant les larmes qui ne cessent de couler sur ses joues humides et froides à présent.

Je... Je...

A défaut de ne pas savoir quoi dire avec les mots, avec les gestes Chase a toujours su le rendre. Il ne veut pas qu'elle pense que ce n'est pas réciproque ! Parce qu'il éprouve quelque chose de fort, même après tant d'années. Il ne l'a pas du tout oublié. Sauf que Chase n'a jamais pu mettre les mots sur ses sentiments, c'est bien trop dur. Alors, pour ne pas qu'elle lui en veuille ou qu'elle se sente ridicule, l'étudiant souffle sur son visage puis pose ses lèvres sur sa joue, l'effleurant, puis carrément sur ses lèvres. C'est sensuel, c'est terriblement bon.

Ton odeur...

Souffle-t-il, pensant que son odeur est excellente à respirer. Aucun mot ne sort davantage, l'homme presse ses lèvres contre les siennes, se plaisant à les dévorer.

Je sentais les bras de Chase se refermer sur moi de plus en plus fort. Je ne voulais pas le quitter. Plus jamais. Ces mots que je venais de dire, ces trois petits mots, huit petites lettres, je ne les avais jamais dis à quelqu'un d'autre que lui. Pourquoi? Parce que je n'avais jamais aimé quelqu'un d'autre que Chase, tout simplement. Enfin.. Simplement.. Si on veut..
Je croisai le regard de Chase, et je baissai de nouveau la tête. J'avais toujours peur de cette non-réciprocité. Il bafouilla quelques « Je » sans terminer sa phrase, ce qui me fis légèrement sourire. Lui non plus ne terminait pas ses phrases..
Je sentis ses lèvres sur ma joue, comme un simple baiser d'amis. Mon sourire s'effaça ; ça voulait tout dire.. Cependant sans que je ne puisse m'en rendre compte, ses lèvres se retrouvèrent sur les miennes. Par reflex, je passais ma main dans ses cheveux. Puis, il s'éloigna un peu et murmura « Ton odeur.. ». Avec un petit sourire malicieux mais discret, je posai mon index sur ses lèvres avant de l'embrasser de nouveau. Depuis cinq ans, j'avais espéré ce moment. Quand je repense à notre séparation.. A mes soit-disant parents qui nous avaient séparés..

Des frissons s'emparent de lui rapidement. Lison ne se rend pas compte quel effet elle lui fait là ! Il devient fou... Chase aime ça, il aime sentir ses mains sur sa peau, sur son corps. D'ailleurs, l'étudiant qui tient toujours une main dans la sienne n'hésite pas à poser celle-ci sur son torse, pour qu'elle puisse le toucher à sa guise. Il n'a pas envie que ça s'arrête tellement c'est bon ! Ses lèvres sur les siennes ne cessent de les embrasser, n'ayant pas la moindre envie de s'arrêter, mais il est bien obligé pour respirer un peu, ne pas s'étouffer.

Tu me rends dingue.

Dit-il, en cessant le baiser, quelques secondes, le temps de reprendre son souffle, mais il ne laisse pas cet éloignement gagner quelques secondes supplémentaires. Chase resserre son étreinte et reprend sensuellement ses lèvres, l'embrassant à nouveau. Le goût est délicieux, le parfum enivrant. Il est tout simplement bien, à l'aise... Et heureux de la retrouver.

Tu es tellement belle ma puce... Tu m'as tellement manqué.

Souffle-t-il, de manière intense, retrouvant ce qu'ils avaient perdus ; cette relation forte, mais qui ne semble pas pour autant malsaine cette fois-ci.

Nos baisers durèrent longtemps, mais pas assez encore. J'avais toujours ma main dans celle de Chase. D'ailleurs, celui-ci la posa sur son torse. Je dépliai mes doigts et les posai au même endroit. A cet instant, je ne pensais à rien d'autre qu'à lui. J'avais oublié où nous étions - d'ailleurs, les gens du café devaient nous regarder bizarrement.. -, j'avais oublié l'heure, le jour. Je n'avais plus que lui en tête, Chase Lewis. Notre histoire était tout aussi fusionnelle que lorsque nous nous sommes quittés. Cependant, cette fois-ci, c'était beaucoup moins malsain, interdit. Nous n'avions pas besoin de nous cacher. Je ne le voulais pas. Au contraire, ce que je souhaitais, c'est que les gens saches que nous sommes de nouveau.. Ensemble?!
Nos lèvres se séparèrent doucement et mes yeux plongèrent de nouveaux dans les siens. A cet instant, il déclara que je le rendais dingue. J'eus un petit rire et je hochai la tête d'un air moqueur. Avant de reposer mes lèvres sur les siennes. Cependant, quelques secondes plus tard, elles se séparèrent de nouveaux. Je passai ma main dans ses cheveux une nouvelle fois. Chase me fit un nouveau compliment. Je ne savais jamais quoi répondre à ça. Puis, il ajouta que je lui avait manqué. Je souris et lui répondis :

Tu m'as manqué aussi..

Puis, je balayai du regard l'intérieur du café. Tout le monde avait les yeux rivé sur nous. Quand je remarquai ceci, je me mis à rire et à me cacher le visage contre le torse de Chase.

Lorsque Lison passe sa main dans ses cheveux, Chase ferme les yeux, profitant de ses caresses, se focalisant uniquement sur celles-ci. Le jeune homme ne retient pas un large sourire, avant de se pencher vers elle et de reprendre possession de ses lèvres, aimant les goûter, juste le temps de quelques secondes. Ses yeux se rouvrent, il la voit alors se moquer de lui, ce qui le fait sourire d'autant plus. L'homme se penche doucement et la chatouille sur les côtés, riant légèrement, amusé par la situation. Ca date, la dernière fois qu'il a osé laisser son rire s'échapper d'entre ses lèvres. Ca date de longtemps.

Redis-le.

Dit-il, à propos de ce qu'elle vient de dire à l'instant. Chase meurt d'envie d'entendre les mots, le fait qu'il lui a manqué. La jeune fille regarde autour d'eux, alors que de son côté, l'homme ne regarde pas autre chose qu'elle. En fait, toutes les personnes qui se trouvent dans ce bar l'importent peu. Tout ce qui l'intéresse, c'est elle et elle seule.

T'as peur des gens maintenant ? x)

Demande l'homme, en riant face à sa réaction, alors que ses bras se resserrent à nouveau, que sa main se pose sur son dos qu'il caresse de haut en bas, longeant sa colonne vertébrale.

En fait, c'est une excuse pour te coller à moi, hein x)

Humour quand tu nous tiens...

Pendant que je lui caressai les cheveux, Chase ferma les yeux. J'en profitai pour reposer mes lèvres sur les siennes pendant quelques secondes. Après l'avoir embrasser, je me mis à rire. Il rouvrit les yeux et, voyant que je rigolai, il se mit à me chatouiller. Moi qui craignais énormément les chatouilles, j'ai était servie! Je riais donc de plus en plus, et lui aussi. Puis, je lui dis qu'il m'avait lui aussi manqué. Chose qu'il me demanda de répéter. Avec un petit sourire, je lui dis alors :

Tu m'as manqué, Chase Lewis.

Mon regard fit ensuite le tour de la salle. Quand je remarquai que tous les yeux étaient fixés sur nous, je rigolai de plus belle, me serrant contre le torse du jeune homme comme pour me cacher. Celui-ci rigola, et me demanda si j'avais peur des gens. Il passa ensuite sa main sur mon dos et la fit aller de haut en bas. Les miennes s'agrippaient à sa veste tellement je rigolais. Cela faisait un long moment que je n'avais pas fais ça. Rigoler de cette façon, je veux dire. Il déclara ensuite que c'était juste une excuse pour que je me colle à lui. Je posai ma tête contre son torse et le regardai avant de répondre :

Arf! Tu m'as eu.. Je suis découverte! Mais enfin, Mr Lewis, comprenez moi! Après tout, vous êtes si irrésistible.

Suite à mes mots, je me mordis la lèvre inférieure attendant sa réponse. Quand je faisais cela, j'avais un air de petit fille..